Voici les différents reportages à propos du soldat SOUBIELLE

Inauguration de la plaque sur le portefeuille de Vincent le 8 mai 2025

Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,

Nous nous tenons aujourd’hui devant cette maison, un lieu devenu témoin silencieux de l’histoire. C’est ici même que le soldat Vincent Soubielle perdit son portefeuille en 1940.

Né en 1901, Vincent Soubielle fut incorporé en 1921 pour son service militaire, qui durait alors deux années. Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale, il rejoignit le 44ème Régiment d’Infanterie Coloniale le 3 septembre 1939. Il avait alors 38 ans.

Il était venu de loin, de son village natal de Formiguères, niché dans les Pyrénées-Orientales, à plus de 850 kilomètres d’ici. Nous saluons avec émotion la présence de ses petits-neveux parmi nous aujourd’hui, et les remercions sincèrement d’avoir entrepris ce long voyage pour lui rendre hommage.

L’histoire de ce portefeuille est, à bien des égards, exceptionnelle. Elle tient presque du miracle, tant elle est faite d’un enchaînement de circonstances heureuses :

· La probabilité, d’abord, extrêmement faible qu’il soit un jour découvert.

· Son étonnante conservation dans le foin, pendant plus de 80 ans.

· La chance, aussi, qu’il ait échappé à un coup de fourche malheureux.

· L’honnêteté des ouvriers, enfin, qui auraient pu passer à côté sans y prêter attention, ou le jeter. Et surtout, une famille, la vôtre, qui a accepté de répondre à notre appel, avec bienveillance et générosité.

Car si un seul de ces éléments avait manqué, nous ne serions pas ici aujourd’hui, rassemblés devant ce panneau commémoratif.

Alors pourquoi ce panneau ?

Parce qu’après avoir rendu hommage aux victimes de la barbarie nazie, il nous revient aussi de penser à ceux qui ont survécu — à ces soldats revenus du front, souvent en silence, souvent marqués à jamais. Beaucoup n’en ont rien dit, sans doute parce qu’ils étaient rentrés, et qu’ils se sentaient, d’une certaine manière, chanceux. Il aura fallu des années, parfois des décennies, pour que les récits émergent, que les mémoires s’ouvrent.

C’est à nous, aujourd’hui, de porter cette mémoire. À nous de ne pas oublier. Et à nous de transmettre, avec fidélité et humanité, l’histoire de la Libération aux générations futures.

Jean-François MAILLOT

Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs,

Je me présente ici, en tant que petit-neveu de Vincent Soubielle.

Vincent était un homme simple, un boulanger des Pyrénées-Orientales, mobilisé en 1939, plongé dans l'ombre de l'Histoire. Son nom aurait pu rester dans l'oubli, parmi tant d'autres.

Mais un jour, ici à Colombier, dans une grange, Jean-François Maillot et Angela Williamson retrouvent son portefeuille, enfoui sous le foin depuis 84 ans.

Ce n'était qu'un petit objet. Mais ils y ont vu plus qu'une curiosité : ils ont vu une histoire. Ils ont cherché, puis trouvé. Grâce à eux, nous pouvons aujourd'hui écrire son nom sur une plaque. Redonner un visage à un destin oublié.

C'est pour cela que nous sommes là aujourd'hui. Pour dire que derrière chaque soldat, il y a une vie. Et que rien ne devrait tomber dans l'oubli.

Merci à Jean-François et Angela, merci aux habitants de Colombier, merci aux autorités qui nous accompagnent aujourd'hui.

Aujourd'hui, Vincent Soubielle retrouve enfin sa place dans la mémoire de notre pays.

Merci.

Laurent SOUBIELLE